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X.

La petite maison d’un financier.

Enfin le libertinage sous la protection de ce prince ne pouvait malheureusement être mieux pour prospérer.
(Mémoire du Chevalier de Ravanne.)

— Vous nommez cela du stramonium, chevalier ?

— C’est une plante commode, vous le voyez, cher Genlis. Les imbéciles disent que c’est du poison. Mélangé avec un liquide ou du tabac, elle a la vertu de produire presque subitement un sommeil profond, pendant lequel aucune agitation, aucun murmure ne peuvent faire craindre le réveil. J’en ai toujours une tabatière sur moi, comme échantillon ; en usez-vous ?

— Bien des grâces…

— Nous serons dans peu, cher comte, dans le palais du Gachard, où nous devons retrouver notre belle au bois dormant ! Je me fie trop aux jambes du Cassandre qui l’escortait pour croire qu’il aura pu suivre le carrosse. Pardieu ! nous aurons soin de lui renvoyer sa fille, à ce rustre, si tant est qu’il soit son père !

— Nous n’avons derrière notre voiture que celle du duc de Chartres, dans laquelle doivent se trouver Durfort, Lauzun, Lauraguais et quelques autres dé-