— Avez-vous retrouvé votre domino lilas, mon cher ? dit un gros homme court dont les boucles de souliers ressemblent à celles d’un harnois et qui porte une coiffure à l’hérisson sur un masque de satyre.
— Parbleu non ! je suis furieux ! je cours après elle depuis une heure au moins avec le comte… Dites-lui donc qu’elle est jolie à cet incrédule de comte, il ne veut pas me croire sur parole…
— Pour cela, monsieur le comte de Genlis, je puis vous en répondre, je m’y connais… Elle a un pied ! monsieur le comte de Genlis !…
— Ah ça, Dieu me pardonne, vous m’appelez par mon nom, monsieur Gachard ! Qu’est-ce ceci ?
— Pardon, monsieur le comte de Gen…, pardon, mais aussi c’est que j’aime à me trouver avec un grand seigneur… Je disais donc que c’est une charmante fille… Ouf ! qu’il fait chaud ! n’est-ce pas, monsieur de Vannes ?
— Encore ! monsieur Gachard ? vous voulez donc crier au bal masqué nos noms à tue-tête ?… Ne savez-vous pas que nous avons ici quelqu’un avec nous ?
— Je sais, je sais… vous avez monseigneur le duc de Ch…
— Chut ! monsieur Gachard, il est peut-être là derrière vous… Je cours à la poursuite de mon domino lilas… Je vous retrouverai dans un quart d’heure.
M. Gachard se rassied ; il se trouve bientôt entouré de six dominos qui tous lui adressent simultanément la même question :
— Avez-vous vu le chevalier ?
— Quel chevalier ? reprend avec une importance