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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

bague ! Tenez, dit-elle, en se tournant vers la glace et en montrant au chevalier une ligne rougeâtre qui courait sur son épaule, voilà ce que c’est de porter ce saphir entouré de diamans. Donnez-le moi.

De Vannes l’ôta de son doigt, pour le passer au doigt effilé de la créole.

 
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Les fanfares s’éteignaient ; chevaux et piqueurs, tous épuisés de fatigue, rentraient dans la cour d’honneur. Le duc d’Orléans et la marquise attendaient sur le perron ; la grille s’ouvrit, le flot des chasseurs s’y précipita ; le duc de Chartres arriva l’un des premiers et présenta le pied du cerf à Mme de Montesson…

Mme de Langey, appuyée languissamment au bras de M. de Vannes, se tenait à deux pas derrière la marquise de Montesson, cherchant à démêler la figure pâle de Maurice du milieu de cette foule… son inquiétude était visible ; elle se repentait presque de l’avoir perdu de vue. Il parut bientôt, ses bottines poudreuses et déchirées par les ronces, l’œil animé, le front haut. On eût dit qu’il présageait lui-même le degré de faveur auquel il allait monter, il n’avait guère quitté les côtés du duc de Chartres.

Mme de Montesson s’approcha du jeune duc, qui descendait de cheval ; elle le prit agréablement par la main et l’amena elle-même à son père, qui se baissa pour lui glisser quelques paroles à l’oreille… Saint-Georges, pendant ce temps, surveillait la curée