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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

architectes. Il faut croire qu’ils y avaient trouvé leur compte.

L’opulent sybaritisme de Louis XV avait dépassé le but de ces temples agrestes dans la construction du pavillon de Luciennes ; sous le règne de son successeur, ils se multiplièrent à l’infini ; il n’y eut pas un maltôtier qui ne se voulût un temple pour sa Dubarry bourgeoise.

Le devis du labyrinthe de Sainte-Assise montait à trente mille francs.

Sa forme octogone annonçait assez au dehors son style intérieur plein de coquetterie et de recherche.

Une foule de charmans petits vitraux de couleur, enchâssés de baguettes d’or, devait répandre, le jour, sur le parquet de citron une pluie d’agates, de rubis et de saphirs. Disposé en serre, le pourtour était bordé de mignonnes allées remplies de fleurs exotiques, le sable de ces allées était contenu dans de riches bandes d’acajou. La tenture du temple était en mousse naturelle encadrant six belles glaces. Une lampe d’albâtre, retenue par des cordes à puits en filigranes, descendait comme une étoile amoureuse sur un sopha circulaire formant le centré de la pièce. Le plafond était semé d’amours joufflus donnant la volée à leurs oiseaux ; le chiffre de Louis-Philippe d’Orléans et celui de la marquise reposaient comme cartouches aux encoignures.

Et en vérité, il fallait que la veille encore on se fût perdu dans le labyrinthe, car le sable conservait l’empreinte de plusieurs pieds délicats……

Évidemment aussi, et rien qu’à mesurer ces ves-