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LE LABYRINTHE.

et s’élançait à ses côtés sur une délicieuse bête de chasse, nommée Jonquille ; le duc de Chartres montait Ébrir.

Pour le duc d’Orléans, il suivait la chasse avec la marquise de Montesson dans une coquille délicatement réchampie d’or et festonnée de guirlandes. La chaleur était devenue insupportable, Mme de Montesson pria son altesse de choisir des chemins plus ombragés ; le duc de Chartres et le chevalier de Saint-Georges cavalcadaient aux portières de la coquille…

De temps à autre, une œillade furtive de Mme de Montesson semblait remercier Saint-Georges des voltes gracieuses qu’il faisait décrire à Jonquille et de la grâce exquise qu’il déployait. Le duc d’Orléans regardait les deux cavaliers avec envie, car il ne chassait plus depuis qu’il avait eu le malheur de blesser un de ses gens au Raincy.

— Quel est-ce jeune homme ? demanda-t-il à la marquise en lui indiquant du doigt un cavalier galopant par les taillis avec le comte de Vaudreuil.

— Le marquis Maurice de Langey, le fils de cette belle personne… dont les grâces commencent à mûrir, ajouta avec une malignité intéressée Mme de Montesson…

Le cerf fut lancé sur les deux heures, et après lui, deux cents chevaux à sa poursuite à travers les vastes futaies et les carrefours verdoyans de Sénart. La couleur tranchée de leurs robes, la beauté de leurs mouvemens, l’agilité des chasseurs en habit rouge qui les montaient, plongèrent les vieillards de Sainte-Assise dans un merveilleux étonnement ; eux qui