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Épilogue.

1791.

Allons, il paraît que les Français prendront leur café au caramel.
(Williams Pitt, alors ministre d’Angleterre.)
Histoire de la guerre civile en France, par l’auteur du Règne de Louis XVI, t. 1er, p. 275.

Le dix-huitième siècle était jugé : chaque pièce de son armure croulait ; on allait voir le squelette. La ruine imminente des colonies se chargeait assez de prouver aux incrédules l’imbécillité des niveleurs et le danger des sophistes. La question de la traite déférée par Pitt au parlement d’Angleterre n’était qu’un piége adroit que ce ministre avait présenté pour nous faire tomber dans ses filets en couvrant d’un masque de philanthrope les plans du cabinet britannique. Il avait fait même ajourner la question à plusieurs années afin de donner le temps à l’affaire des noirs de mûrir, c’est-à-dire de se faire elle-même révolution. À Paris, la traite avait été discutée à peu près de la même manière que la querelle pour la musique de Piccini et de Gluck, c’est-à-dire que les disputeurs n’étaient ni musiciens ni politiques. En attendant qu’ils fussent d’accord, la révolte, l’incendie, le pillage