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LA RUE BOUCHERAT.

étaient aussi accrochées à la tenture ; elles représentaient divers traits d’adresse de Saint-Georges : ici on le voyait sauter à travers les portières entr’ouvertes d’un carrosse lancé au trot ; plus loin il tuait de chaque main plusieurs hirondelles au vol.

Mais la plus inouïe, la plus drolatique de toutes ces illustrations était évidemment son duel à l’écumoire.

Dans ce croquis historique, attribué à Carmontel, le chevalier, en petite veste du matin, croisait le fer contre un farouche maître d’hôtel du prince de Conti, qui, fatigué de ses reproches culinaires sur un plat présenté à la table de l’Île-Adam, l’avait appelé Mauricaud et s’était jeté sur lui dans les cuisines en tirant l’épée contre un si terrible adversaire. Réduit à se défendre, Saint-Georges n’avait rencontré pour toute arme qu’une écumoire. Avec cette épée d’un nou-

    gant et un fleuret. La notice qui est jointe au portrait le recommande aux véritables amateurs.

    (Note de la 1re édition.)

    C’est ce portrait qui figure en tête de notre premier volume. Nous le devons à l’obligeance de M. Grisier.

    Il existe aussi une gravure qui représente la chevalière d’Éon faisant des armes contre Saint-Georges ; elle est assez répandue et a pour titre : The assaut, or Fencing Match, which took place at Carlton-House, on the 9th of april 1787, between Mademoiselle la Chevalière d’Éon de Beaumont and Monsieur de Saint-George.Mlle ou plutôt M. d’Éon, habillé d’une robe noire laissant le bras libre depuis la saignée, portant d’assez laides cornettes et la croix de Saint-Louis sur sa poitrine, y croise le fer contre Saint-Georges, en simple gilet de peau et en culotte. Au nombre des spectateurs on remarque le prince de Galles, depuis Georges IV.

    (Note de la 2e édition.)