mencées. Ce n’était pas encore le jour de sa mission si contestée auprès de la cour d’Angleterre, mission qui équivalait à un exil. À peine débarqué, il ne parut occupé que de jeu, de courses de chevaux et de bonne chère. Sa première visite fut pour le prince de Galles, qui le reçut froidement à Carlton-House. L’accueil de Georges III et de la reine d’Angleterre ne fut guère plus flatteur. Les hommes des meilleures maisons d’Angleterre se firent une règle d’adopter le jugement d’un roi et d’une reine qui, sur un des premiers trônes de l’Europe, travaillaient de concert à assurer l’empire des bonnes mœurs et la félicité de leurs sujets. Ils ne voyaient qu’avec défiance le duc d’Orléans s’éloigner de Paris dans un temps où ses services politiques leur semblaient indispensables à la cause de la couronne. Les journalistes de Londres et les négocians anglais mieux informés savaient seuls vers l’exécution de quel projet il marchait alors à grands pas.
Cependant, comme il se résolut, malgré son avarice, à donner bientôt quelques fêtes, et qu’il ne manqua pas de proférer le cri de God save the king ! chaque fois que le roi vint à passer, ce ne furent bientôt plus qu’amusemens publics à l’occasion de sa venue. Quelques Anglais séduits affectaient de ne voir en lui qu’un homme engoué de leurs usages : le prince de Galles lui-même revint de sa froideur envers sa personne. Son carrosse était matin et soir à la porte du duc ; ils couraient tous deux les bals, les concerts, les lieux publics… À la nuit tombante, souvent ce carrosse royal ne ramenait que Saint-Geor-