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CALOMNIE.

M. de Saint-Georges sait-il vos propos, messieurs, et trouvez-vous bon que je l’en instruise ?

— Je ne pense pas que cela soit utile…… reprit de Vannes ; j’interprète ici d’ailleurs les regrets de tous ses amis… Si je ne m’intéressais pas aussi vivement à tout ce qui touche la réputation du chevalier…

M. de Saint-Georges n’a pas besoin d’être défendu, monsieur de Vannes, entendez-vous ? interrompit alors brusquement La Boëssière, qui durant le cours de cette odieuse conversation éprouvait un inexprimable supplice. Il se défendra bien lui-même quand il sera venu, car il est absent ; il voyage pour le quart d’heure… J’aime à croire que monsieur de Vannes l’ignorait.

— Cela est parbleu de toute vérité, répondit de Vannes au professeur, qu’il toisa d’un air courroucé.

Mais le vieux La Boëssière, indigné de ce que cet homme eût osé seulement effleurer l’honneur de son élève, croisa à son tour les bras avec dédain et lui dit :

— Si pourtant, monsieur, et dans l’absence de M. de Saint-Georges, vous trouviez mauvais que je prisse sa défense, je vous prierais de vouloir bien me le dire… Je vous prouverai peut-être que je suis aussi solide sur mes jambes de maître d’armes que vous êtes facile à démonter sur les vôtres, monsieur le lieutenant !!

M. La Boëssière, mesurez, je vous prie, vos termes…

— Je n’ai pas besoin de faire de la politesse vis-àvis de vous… Je suis vieux, et vous m’insultez le pre-