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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

— À telle enseigne que j’en ai encore un exemplaire sur moi. Il est malheureux que l’article ne soit pas signé ; cela ressemble trop à un pamphlet.

— J’avais mes raisons…… tu les comprends…… Y a-t-il longtemps que tu ne l’as vu, le mulâtre ?

— Pas depuis notre visite à tous deux et la catastrophe de la marquise……

— Pauvre femme ! c’est vrai… cela m’a fendu le cœur… D’après tout ce que tu m’en as conté, tu as fait là une irréparable perte ! On dit qu’elle s’est empoisonnée par amour…

— Ce qu’il y a de sûr en ce cas, c’est qu’on n’a pu mettre encore la main sur son amant. Il aura trouvé passage sur quelque navire… La créole ne m’avait jamais parlé de cet homme. Croyez donc aux femmes après cela !

— Ne trouves-tu pas, de Vannes, que cet enseigne nous considère de bien près ? Je vais lui demander sa gazette.

— Es-tu fou ?

— Je n’ai rien à faire.

— Jolie raison !

— Tu vas voir…

La Morlière se leva et s’en fut demander la gazette au neveu de Mme Bertholet.

Après vous ! monsieur de La Morlière, reprit le jeune homme du même ton qu’il avait déjà pris avec Blondin, après vous… et il garda le journal.

La Morlière voulut le lui arracher… De Vannes