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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

guère que M. de Valence, son neveu, et M. Poupard, curé de Saint-Eustache, celui qui lui avait donné autrefois la bénédiction nuptiale. En revanche elle se faisait voir aux petits bourgeois en grand deuil de cour les jours de fêtes et dimanches.

Le hasard qui avait rapproché la tante et la nièce avait, on le voit, peuplé leurs deux cœurs de chagrins bien différens. Chez la marquise, c’était le regret d’une position à laquelle, il faut le dire, elle s’était élevée par une habileté soutenue ; chez Agathe, c’était l’effroi de la vie mondaine, dans laquelle la pauvre enfant avait débuté par une tempête.

Au milieu de ces vaniteuses protestations de cour, Mme de Montesson pensait-elle encore au chevalier ; c’est ce qu’il était difficile de croire… Une chose plus certaine, c’est que sachant Agathe si près d’elle, la marquise s’était bien gardée d’écrire à Saint-Georges le lieu de sa retraite et de l’inviter à la visiter. La fin subite du duc d’Orléans avait fait crouler d’ailleurs l’édifice de sa fortune, et sous les débris de cet édifice elle eût à peine trouvé quelques cendres d’un feu mal éteint.