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suivait les cimaises ! Que de discussions utiles, que d’enseignements féconds échangés à propos de telle ou telle œuvre, de tel ou tel maître, dont l’aspect changeait suivant le jour, tombé de la haute verrière et se révélant chaque fois avec des qualités nouvelles et des séductions encore insoupçonnées.

Mais il arrive un temps où les murs refusent la place, où les meubles succombent sous une surcharge qui dure, où les sièges s’effacent sous une pléthore envahissante ; il arrive un temps où rien de nouveau n’entre plus dans ce musée conçu avec une idée déterminée d’écoles : on a tout dit ; l’admiration s’immobilise ; le mot ne s’envole plus, il stagne sur les lèvres : c’est l’instant de vendre.

On vendra.

D’ailleurs, si ce grenier se dégarnit, il en est un autre, tout voisin, qui déborde déjà ; les maîtres japonais en ont pris possession, avec leurs estampes et leurs peintures ; ils ont conquis petit à petit leur hôte ; ils sont l’invasion de