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Jamais on n’aurait cru que près des chauds printemps de Daubigny, des intimités de Bonvin, pourraient se tenir les notes éclatantes de Monet, les neiges accentuées de Sisley, et les mystérieux brouillards, ouatés de rose, de Lebourg ; et pourtant jamais vision ne fut plus agréable ; jamais ensemble ne fournit une sensation imprégnée de plus d’enchantement. On sait, désormais, qu’une figure de Corot a des regards amis pour une figure de Degas ou de Renoir ; on sait aussi que le Philosophe de Gémito n’a pas l’air de souffrir, en son platonisme réservé, d’être le voisin du Baiser de Rodin ou de l’Homme à la Grenouille de Carriès.

Ah ! quelles heures de contemplation et de recueillement on passait dans ce grenier, sous la calme splendeur du Ludus pro Patria, de Puvis de Chavannes, devant cette Vallée de Tiffauge, où Rousseau a imaginé le poëme angoissant des choses de la nature. Que de réflexions surgies en l’esprit, constamment, sans arrêt, à mesure qu’on