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La femme repartit qu’un notaire est un homme
Qu’on reçoit par devoir et jamais par plaisir ;
Qu’il est lent, ergoteur, presque toujours prud’homme
Et qu’à la comédie on sait s’en divertir ;

Tandis que le poète, adoré par les femmes,
Exerce autour de lui l’empire le plus grand ;
Qu’il fait, de ses amis, jusques à des réclames
Et que c’est la lumière, ici-bas, qu’il répand.

Chaque jour, chaque nuit, reprenant sa querelle,
Le ménage devint un foyer sans parfum ;
Le mari ne trouva plus sa femme aussi belle,
Et la femme trouva son mari bien commun.

Dans ces oiseux débats, quarante ans se passèrent,
Sans que jamais le ciel leur eût donné d’enfants ;
Puis, quand leurs jours, gâtés ainsi, se terminèrent,
Ils dirent : discutons chaque chose en son temps.