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Rodin avait façonné cette ébauche aussi vite que la précédente, mais en écrasant avec plus de nervosité encore ses boulettes de glaise et en lançant avec plus de frénésie ses coups de pouce.


— Voilà ! fit-il ; que vous en semble ?


— On croirait vraiment un pastiche de Michel-Ange ; ou plutôt une réplique d’une de ses œuvres. Quelle vigueur ! Quelle tension de la musculature !


— Eh bien ! Suivez mes explications. Ici, au lieu de quatre plans, il n’y en a plus que deux, un pour le haut de la statuette et un autre en sens contraire pour le bas. Ceci donne au geste à la fois de la violence et de la contrainte : et de là résulte un saisissant contraste avec le calme des antiques.

Les deux jambes sont ployées et par conséquent le poids du corps est réparti sur l’une et l’autre au lieu de porter exclusivement sur l’une des deux. Il n’y a donc point là repos, mais travail des deux membres inférieurs.

Au reste, la hanche correspondant à la jambe