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son texte un peu trop prolixe, d’employer la notation des nombres en chiffres, et de faire usage des signes algébriques retrouvés pur Woepcke dans deux manuscrits de l’auteur espagnol Al-Qalçâdi, sur lesquels il a publié une notice étendue dans le Journal asiatique en 1854. Je m’en servirai uniquement parce que ces signes sont adaptés à l’écriture arabe au milieu de laquelle ils ne jurent pas, et qu’ils me fournissent le moyen, je le répète, d’avoir un texte plus court et plus facile à lire.

La comparaison que j’établirai, comme il vient d’être dit, entre les notions scientifiques d’Al-Khârizmi et celles de l’école indienne démontrera sans peine qu’il n’appartient pas à cette dernière. Mais ce n’est pas là la seule chose que je prétends prouver : je veux faire voir encore qu’il est purement et simplement disciple de l’école grecque ; et à cet effet, à la suite de chacune des questions énumérées ci-dessus, je citerai également des textes empruntés à Diophante, et se rapportant aux mêmes sujets. L’identité absolue des manières de voir et des méthodes de l’algébriste alexandrin et de celles de l’auteur arabe démontrera, je l’espère, la vérité du second côté de la question que je désire établir.

Et à ce propos, qu’on me permette d’exposer ici ma profession de foi sur deux points de l’histoire de la propagation des mathématiques :

1° L’influence des Grecs sur la civilisation indienne postérieure à notre ère est un fait historique tellement bien établi qu’il n’est plus possible de le