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compte, jusque dons les plus intimes détails, de ses notions scientifiques. Je démontrerai ensuite, par des citations empruntées à Bhâskara, que l’École indienne avait, sur les points en question, des manières de voir et des pratiques entièrement opposées à celles de l’auteur arabe. Je montrerai que ces manières de voir et ces pratiques existaient déjà dans l’école du temps de Brahmagoupta, et même d’Âryabhaṭa, et par conséquent qu’Al-Khârizmi eût pu, s’il en avait pris la peine, s’assimiler ces notions. Pour les extraits de Bhâskara et d’Âryabhaṭa, je pourrai donner également le texte original ; j’aurais bien désiré, pour les motifs exposés plus haut, pouvoir en faire autant à l’égard de Brahmagoupta ; mais par malheur le seul manuscrit renfermant l’ouvrage de cet auteur (le Brahma-Siddhânta) que nous possédions à Paris s’arrête à la fin de la seizième section, et c’est dans la dix-huitième seulement que se trouve le Traité d’algèbre. J’ai donc dû me borner à faire mes citations d’après la version anglaise de Colebrooke, dont l’exactitude n’est pas douteuse, ainsi que j’ai pu m’en convaincre d’après les parties dont je possède le texte original, c’est-à-dire tout l’ouvrage de Bhâskara et les chapitres de Brahmagoupta lui-même relatifs à l’arithmétique et à la géométrie. Seulement, comme l’anglais de Colebrooke n’est pas l’œuvre même de l’écrivain indien, je me bornerai à en donner tout de suite la traduction française.

Je dois avertir aussi que dans mes citations d’Al-Khârizmi je me permettrai souvent, pour raccourcir