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de vieux papiers effeuillés sur la mer — et qu’un providentiel hasard recueillit. Donc il part. Il court, il marche, il navigue — au Hanovre, en Orient, dans les îles, partout, vagabond de tous les chemins. Il veut savoir tout le visage de la terre, toutes les vieilles rides de ses routes.

C’est ainsi qu’il arriva en Abyssinie, dernière étape, en novembre 1880 ; et, vu cette date, on peut vraiment l’y considérer comme un des précurseurs et des premiers explorateurs français. Car ici — chose curieuse ! — sa frénésie se cargua, comme si le vent furibond de l’Aventure s’interrompait. Il avait eu un but au départ : « J’aurai de l’or, » écrivait-il dans les Illuminations, — but si mal atteint jusqu’ici. Désormais Rimbaud se montra