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Par les après-midi d’hiver mélancoliques
Je vais parfois dans les vieux temples catholiques,
Quand c’est un jour de fête et qu’ils sont bien ornés,
Quand les prêtres au fond des nefs sont prosternés
Sous le jaunâtre éclat des lampes et des cierges,
Et qu’on a mis leurs beaux manteaux aux saintes Vierges
Dont le profil sourit dans un cadre de fleurs.

Je vais alors, en proie à mes vagues douleurs,
M’agenouiller parmi la foule qui contemple
Le ciboire étoilé qui plane sur le temple.
Les enfants près de moi sont couchés sur des bancs,
Et les femmes du peuple, en bonnets à rubans,
Tiennent leur chapelet dans leurs mains à mitaines
Et les dames du monde élégantes, hautaines,