Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée


Ah ! La molle attirance et quelle voix divine !
Car, pour leur fièvre, c’est la fraîcheur d’un bon lit !
Et beaucoup, aimantés par cet appel propice,
Perclus, entrent dans l’eau comme on entre à l’hospice,
Puis meurent. L’eau les lave et les ensevelit
Dans ses courants aussi frais que de fines toiles ;
Et c’est enfin vraiment pour eux la bonne mort.
Ce pendant que, le soir, autour du corps qui dort,
L’eau noire allume un grand catafalque d’étoiles.