Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et vous êtes mes sœurs, âmes des bons reclus
Et novices du ciel chez les visitandines,
Âmes comme des fleurs et comme des sourdines
Autour de qui vont s’enroulant les angélus
Comme autour des rouets la douceur de la laine !
Et vous aussi, mes sœurs, vous qui n’êtes en peine
Que d’un long chapelet bénit à dépêcher
En un doux béguinage à l’ombre d’un clocher,
Oh ! Vous, mes sœurs, — car c’est ce cher nom que l’église
M’enseigne à vous donner, sœurs pleines de douceurs,
Dans ce halo de linge où le front s’angélise,
Oh ! Vous qui m’êtes plus que pour d’autres des sœurs
Chastes dans votre robe à plis qui se balance,
Ô vous mes sœurs en notre mère, le silence !