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XV

Les jours sont arrivés où dans l’âme il a plu
En une pluie interminable et monotone ;
L’âme souffrante a son équinoxe d’automne…
C’est fini le soleil où l’ennui s’était plu,
Le bon soleil sur les vitres toutes lamées
D’or vierge ; c’est fini la jeunesse et l’avril !
Et revoici la pluie imbibant les fumées
Qui sur les toits ont l’air de partir pour l’exil.
On sent que toute joie à présent est enfuie !
À quoi peut-il servir qu’on se reprenne encor ?
À quoi peut-il servir qu’on sonne encor du cor ?
Le son exténué se traîne dans la pluie