Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée


VII

Rien que des rêves doux et vagues, songeries
Où l’on se laisse aller comme au fil d’un cours d’eau
Quand du brouillard s’allonge en opaque rideau
Que les fanaux du soir sèment de pierreries.
Les arbres ont un air de fusain ébauché ;
La brume, sur les bords, ouvre des cassolettes ;
On devine une ville autour d’un évêché
Dans le brouillard brodé de fines gouttelettes
Dont la blancheur voyage à l’horizon confus.
Ainsi notre âme rêve et dérive en ses rêves
Qui, parmi leur brouillard, ont aussi des refus,