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Quand nous avons l’amour comme une bonne lampe !
Puis je songe au troupeau puéril et transi
D’orphelines en deuil se dépêchant aussi
Dans ce soir triste et la bruine qui les trempe…
Tristesse du dimanche, ô mon âme ! Où tu n’as
Pour ressource que de songer aux orphelines
S’en retournant vers leurs lointains orphelinats,
Si frileuses, malgré leurs longues pèlerines…
Et seul, mélancolique, en mon dormant logis,
J’occupe à les aimer mon rêve qui s’ennuie,
Et j’entends de chez moi distinctement la pluie
Faufiler leurs bonnets de linge défraîchis.