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LES RÉVERBÈRES

Les veilleuses des réverbères
À peine encore un peu espèrent ;
Elles sont comme des yeux,
Comme des feux dévotieux,
Yeux et feux illusoires.



Ô réverbères ! Ils s’alarment
Et sentent la mort en chemin ;
Ils ont quelque chose d’humain,
Ils tremblent et semblent pâlir
Comme si dans leur flamme il y avait des larmes !
Qu’est-ce qui va mourir ?
Un cygne averti chante sur l’eau noire…



Il se peut que la Ville meure
Ce soir…



Les réverbères pleurent !