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LES FEMMES EN MANTE


Enfant trop nostalgique et qui se sentait triste
À voir passer les doux séminaristes ;




Enfant trop frêle et qui se sentait orphelin
À voir gesticuler comme en détresse les moulins ;




Enfant qui ne jouait jamais, enfant trop sage
Guettant dans les miroirs on ne sait quel passage.




Enfant dont l’âme était trop atteinte du Nord,
Qui déjà pensait à la mort.




Ah ! ce noble, ce pur enfant qu’on a été
Et qu’on se remémore
Toute sa vie et jusque dans l’Éternité !