Page:Rodenbach - Le Miroir du ciel natal, 1898.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
LES FEMMES EN MANTE


La voix reprend avec tendresse, avec émoi :
« Revenez-moi ! Aimez mes cloches ! Aimez-moi ! »




Et je réplique : « Non ! les cloches que j’écoute
Sont les gouttes d’un goupillon pour une absoute ! »




La voix s’obstine, encor plus tendre : « Aime mes eaux !
Remets ta bouche à la flûte de mes roseaux ! »




Mais je réponds : « Non ! les roseaux dont l’eau s’encombre
Sont des flûtes de mort où ne chante que l’ombre ! »