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LES LAMPES


Tant de fanaux fiévreux, transis,
Dont la nuit se bigarre ;
C’est comme si
C’étaient des cœurs en sang,
Cœurs des bannis, cœurs des absents,
Dont le souvenir persévère
Et qui, depuis l’adieu, saignent là dans du verre.




Lampes des autels, côte à côte,
Langues du Saint-Esprit,
Flammes de Pentecôte.




Lampes des moines en cellule
Qui sont les enlumineurs
De leur âme humble et nulle.




Lampes nocturnes des mineurs
Qui patiemment fouillent