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LES LAMPES


Qui est-ce qui va mourir ?
Quel deuil s’apprête ? Quel complot ?
Le jour se hâte de finir ;
Les lampes naissent dans un halo.



L’ombre est changeante comme un ciel.
Combat de l’ombre avec les lampes :
On croit voir couler du sang et du fiel ;
L’ombre est en fuite et rampe.



L’ombre n’est plus noire ; elle est verte,
Empoisonnée, il semble, peu à peu,
Comme si une porte s’était ouverte
Sur un jardin vénéneux.



Ah ! tout ce que le soir nous inocule
De dégoût de vivre et d’à quoi bon,
Et de poison mental auquel nous succombons…
Ah ! ce crime quotidien du crépuscule !