Page:Rodenbach - Le Miroir du ciel natal, 1898.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée


Les cloches moururent un peu.
Était-ce aussi d’un coup de lance,
Comme leur dieu ?
Elles avaient dormi trois jours
Au tombeau du silence…

Chacune s’éveille à son tour,
Combien faible, combien pâlie
D’avoir été ensevelie ;
Et, comme d’un sépulcre, elle sort de sa tour !
Toutes chantent, ressuscitées,
Et l’aube en est plus argentée
À la place, dans l’air, où leur vol s’appuya…

Cloches de Pâques ! Alleluia !

Elles semblent en robes blanches,
Cloches qui s’endimanchent ;