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Ces harpes tout à coup ont déchiré la brume ;
Les nénuphars lèvent leurs voiles de béguines ;
Tout se recueille ; tout écoute les beaux cygnes
Qui dressent sur l’eau morte un arpège de plumes.

Concert nocturne où, seul, je m’arrête de vivre !
Ah ! ces harpes de la musique du silence
Dont on ne sait si elle est morte ou recommence ;
Et mon cœur s’est gelé dans ces harpes de givre.