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SŒUR ROSALIE.

Ce sont les cheveux de la morte ?

BARBE.

Oui ! Une longue natte qu’il a coupée lui-même avant qu’on la mît dans son cercueil… Et elle est toujours là, intacte…

SŒUR ROSALIE.

Comme c’est étrange ! Les cheveux survivent… C’est une pitié de la mort… Elle ruine tout, les yeux, les lèvres ; la chair pourrit… Seuls les cheveux subsistent… Ils durent… On se survit en eux.

BARBE.

Vous avez raison. C’est quelque chose de la morte, vraiment d’elle, qui lui reste…

SŒUR ROSALIE.

Il en va de même pour les saints, dont nous possédons quelques reliques…