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Vivez longtemps heureux ! Que le logis prospère,
Et priez pour moi qui vous aime comme un père… »

Et tandis qu’affolés les deux pauvres époux
Pour bénir le vieillard se jetaient à genoux,
Lui, pâle et souriant comme un soleil d’automne,
Avide d’échapper à leur remercîment,
Était parti, chantant un vieil air monotone,
Car toujours les grands cœurs font le bien simplement !…

Ainsi, grâce au curé, se tarirent leurs larmes,
Et quelque temps après, tout semblant verdoyer
Dans la nature en fête, un enfant plein de charmes,
Comme un bouton d’amour, s’ouvrit à ce foyer
Dont le système inique et dur qui nous gouverne
Avait failli tuer la joie ou la bannir,
Pour jeter, sans souci de l’enfant à venir,
La femme au cimetière et l’homme à la caserne !