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Son chemin douloureux, ils coururent vers lui
Pour qu’il se relevât, grâce à leur tendre appui.
Alors chacun s’empresse, et chacun d’eux s’obstine
À donner au vieillard un morceau de tartine,
À lui prendre la main froide, en l’encourageant,
À toucher ses cheveux que l’âge a faits d’argent,
À porter son fardeau dont leurs mains sont avides.
Et l’aveugle sentait des pleurs dans ses yeux vides,
Et marchait rajeuni dans ce groupe d’enfants
Dont il aurait voulu voir les fronts triomphants !

Ainsi l’enfance est douce ; et souvent au jeune âge
Plus que chez l’homme c’est la bonté qui surnage.