Page:Rodenbach - Le Foyer et les Champs, 1877.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Trois étages.

Perle avant de tomber et fange après sa chute.
V. Hugo.


I.

Qui s’appelait du J’avais une voisine
Qui s’appelait du nom gracieux de Rosine.
Elle était si jolie : œil plus bleu que le ciel,
Bouche rose qu’eût peinte aux Vierges Raphaël,
Cheveux blonds coupés courts sur le front ; longues boucles
Où le soleil mettait des reflets d’escarboucles.
Elle avait dix-huit ans : un sourire perlé,
Comme au bord d’une fleur un papillon ailé,
Tintait sa mélodie à ses lèvres mobiles.
Elle avait la fraîcheur d’un lac aux flots tranquilles
Où le ciel semble entrer. Nul ne pouvait la voir
Sans l’aimer. Les passants, du matin jusqu’au soir,