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TROISIÈME PARTIE

L’ACTION

I


Au-dessus de la vie ! Joris se raccrocha à ce cri, l’énonça tout haut, l’inscrivit pour ainsi dire dans l’air nu, devant lui. Il se le répéta comme un ordre, comme un appel au secours avec lequel il pouvait se sauver lui-même. Toujours ç’avait été sa devise, l’hosanna du ralliement de soi, la conclusion de ses peines, jaillissant d’entre elles comme l’eau d’entre les rochers.

Certes, après la tragique scène et le départ de Godelieve, il resta désemparé.

Il lui sembla, tous les jours suivants, que la maison était morte. Elle avait sombré dans du silence. Toute l’allée et venue, le bruit des pas et des voix avaient cessé. C’était à présent comme une demeure mortuaire où l’on se tait, où l’on craint de marcher.