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Mais les robes sont défraîchies
Comme l’aile des papillons
Qu’on prend l’été dans les salons
Où les attirent les bougies.

Sept heures. On retourne enfin
Le long de la digue encombrée ;
C’est l’heure douce où la marée
Frange d’argent le sable fin.

Huit heures. Chaque enfant se couche
Car il se sent très fatigué ;
Il n’est plus vif, il n’est plus gai,
Et met son pouce dans la bouche.

Il danse encore, et se souvient
Du bal passé, de ses valseuses,
Et ses paupières paresseuses
Couvrent ses yeux… le sommeil vient…

Et dans sa chambre que décore
Un bouquet d’œillets odorants,
La bougie aux reflets mourants
Brille dans l’ombre — et danse encore !