Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour ceux que mine un vague mal occulte
Par qui leur visage, en ivoire, se sculpte,
Tapotant sur leurs vitres, comme on ausculte.
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour les petits enfants surtout, fragile neige !
Qui si vite ont l’air d’un lys dans un piège,
D’une hostie en fleur qui se désagrège…
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Pour ceux qui sont malades d’avoir faim,
De n’avoir jamais eu de vin
Et qui font des projets sans fin !
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
Je songe à ceux qui vont mourir, vraiment trop las !
Peut-être voient-ils des oiseaux lilas
Passer dans l’air des glas !
Le soir tombe : prions pour les pauvres malades.
1897
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PRIÈRE