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LA PASSION


 
Je dis comme le Christ au jardin des Olives ;
« Ô Seigneur, mon âme est triste jusqu’à la mort ! »
Ayant beaucoup souffert, je n’ai pas de remords,
Quand je trouve, le soir, que mes mains sont fautives.

Parfums de Madeleine, où vous répandez-vous ?
Il est enfin le temps où ma belle jeunesse
Passait ― comme Jésus monté sur une ânesse
Et sentant des rameaux caresser ses genoux.