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blait d’être seul, ne sortait plus. Il redoutait le pendu des Trois-Chemins qui, à présent, dès qu’il se trouvait sans personne, surgissait derrière lui, le suivait, parlait au-dessus de son épaule, le brûlait avec sa barbe rouge comme une flamme, lui soufflait à l’oreille des mots sentant l’alcool et la tombe.

Il n’osa pas en parler à sa mère dont la peur aurait accru sa peur. Toutes les histoires effrayantes de son enfance lui revinrent. Donc il avait aussi son revenant. Comment s’en délivrer ? Par quelle obéissance ou quels accomplissements ? Les revenants sont parfois exigeants. Ils n’en agissent que pour eux-mêmes. Ils ont des buts qu’il faut deviner, sous peine de les