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Grand’Place : baraques, théâtres, jeux, loteries, manèges de chevaux de bois, tournant dans un vertige d’étoffes à paillettes et de miroirs. Des ronflements d’orgue, des boniments de parades, sans compter la liesse d’une foule grossissante, tout à la joie de vivre, en cette île heureuse d’être innocente.

Joos y était venu avec la vieille Barbara Lam, sa mère, un peu effrayée parmi cette cohue, et mal assurée sur ses jambes. Ils avaient donné rendez-vous à Neele dans une des grandes auberges de la Place. Ils y entrèrent et la trouvèrent qui attendait déjà, au milieu d’une bande de jeunes filles, debout dans un coin et se tenant enlacées à la taille, selon l’habitude fré-