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ment qu’aucun autre arbre ne l’aurait accueilli, n’eût été complice ainsi. Celui-ci, qui fut le temple de l’amour, était déjà le temple de la mort. Et les noms des anciens couples, sur l’écorce, lui apparurent tristes et à demi effacés comme ceux des morts sur les pierres tombales d’une église.

Joos chercha, parmi l’ascension de la ramure, la solide branche où l’homme roux s’était pendu. Lui-même, un jour, la lui avait indiquée. Le feuillage en resta éclairci, autour. Il s’était creusé comme un tombeau dans le feuillage, de la dimension de son corps, à la place où il s’élança. D’autres massifs, parmi l’arbre immense, s’approfondissaient encore comme des alcôves. Mais il y avait ce trou