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à grands pas, droit devant elle, tandis que sa jupe sombre balayait les derniers rayons du jour sur la route.

Joos, demeuré seul, s’affala sur le banc qui circule autour du tronc. Tout de suite, il entendit le pendu descendre dans un bruit de feuilles, s’asseoir à côté de lui. C’était le moment favorable, l’heure de crise qu’il épiait dès longtemps, pour enfin préciser et vaincre. Joos perçut sa voix au-dessus de son épaule.

— Tu souffres ?

— Oh ! je souffre, comme quand on a une rage de dents et qu’on ne sait plus ce qu’on dit, où on est, ce qu’on fait, criait Joos, voulant se parler à lui-même, mais répondant au pendu. Celui-