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visage se rapprocha du visage de Neele. Il se chercha dans ses yeux. Puis, éclatant :

— C’est décidé. Je te pardonne. D’ailleurs, je ne pourrais pas vivre sans toi. Nous allons nous marier, cette fois, tout de suite.

Brusquement Neele se leva, comme si un péril longtemps craint l’avait assaillie, enfin ! Au lieu de la joie, une immense détresse altéra sa face. Encore une fois, ses yeux chavirèrent, comme il lui arrivait chaque fois aux minutes graves. Elle murmura : « Oh ! non ! pas cela !… »

Et avant que Joos, stupéfait, eût pu la questionner, la retenir, Neele s’évada de l’ombre grandissante du vieux chêne et, comme talonnée par l’épouvante, s’enfuit