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verte, ne s’écoulent pas toutes au dehors. Il s’en égoutte une part sur le cœur, dont la dureté cède et devient impressionnable comme l’argile quand elle a été mouillée.

Joos s’attendrit, s’apitoya, devint bénévole au récit de Neele, accepta l’excuse de sa chute. Et puisque l’homme était parti, la faute s’effacerait. Il n’en resterait que le souvenir indécis, la vapeur d’un mauvais rêve, quelque chose qu’on ne sait que par ouï-dire et qui est presque comme s’il n’avait jamais été. Joos tenait les mains de Neele dans les siennes. L’heure était triste et douce… Il chercha des paroles et n’en trouva pas. C’était meilleur de ne rien dire. Il éprouva une émotion dont