Vérité entraînant la Science à sa suite, et qui répand sa lumière sur les hommes. Or M. Besnard croit au bienfait de cette lumière. Où sont les ironies de Poë et de Villiers de l’Isle-Adam bafouant la Science ? Dans la composition de M. Besnard on voit les hommes, en troupes transies, venir se réchauffer au feu nouveau. Tout est traité dans un esprit scientifique : les groupes évoluent comme des planètes ; autour de la figure principale, tel corps gravite ; toutes les lignes ont des courbes planétaires. On dirait un firmament de visages. Et ce sont des rayons que la Vérité répand d’elle, comme un Astre.
Dans ce plafond, comme dans les décorations de l’École de pharmacie, racontant la physique, l’anthropologie, la botanique, comme dans presque toutes ses œuvres d’ailleurs, M. Besnard apparaît le décorateur, le metteur en scène de la vie moderne.
Et non seulement en tant que peintre influencé par la science. Outre qu’il voit l’Univers selon la philosophie du transformisme, il est aussi moderne par la nature de ses sensations. Il apparaît tout imprégné de l’air du siècle, exprimant l’air du siècle. Il en saisit le décor, le principe caché, les correspondances subtiles. Ses sens sont éduqués, affinés, au point de fixer ce que les vieux peintres ne pouvaient pas aper-