Mme Adam ; une autre fois lui donna l’idée de cette fête Louis XI en sa maison de Rochefort, et lui fit toujours, partout, à Stamboul, à Tahiti, au Japon, dans toutes les étapes de ses voyages, revêtir la tunique et les couleurs du lieu — comme pour se changer, échapper à lui-même, se fuir, oublier son identité vraie en des contrées sans miroirs…
Qu’importe ! il a sans cesse gardé son âme, telle qu’une chose intérieure dans des crêpes, inaliénable et en deuil d’on ne sait quoi…
Ce qui suffit à élucider le cas de cette âme, et qui explique en même temps la vogue immédiate de l’écrivain, c’est le Voyage.
Nous raffolons de plus en plus d’exotisme ; celui-ci a envahi nos tables : gourmandise pour les plats étrangers, les fruits lointains ; et aussi l’ameublement : abandon des styles français pour le turc, l’orientalisme, le japonisme aux grimaçants bibelots, le style anglais.
L’art aussi en est tout intoxiqué.
En littérature, le roman s’absorba longtemps dans la vie ambiante et quotidienne. Le grand nombre s’approvisionnait auprès de Balzac, cette immense carrière de pierre où chacun a pris des matériaux pour édifier, ajourer, ciseler