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thèmes choisis, il sut faire véritablement des concerts selon l’expression qui lui était familière, aujourd’hui vieillie, mais si juste.

Chaque fois qu’il a pris la parole : soit sur la page blanche où tombaient ses poèmes spontanés ; soit à la tribune ; dans les rues, les jours de révolution ; à l’Académie, où son discours de réception souleva d’un élan toutes les questions du temps et de l’éternité, chaque fois ce fut vraiment « un concert », une voix plus qu’humaine, une vaste musique rebelle aux subtilités, mais qui enveloppait toutes les âmes dans ses grands plis.

Et c’est ainsi qu’il semble devoir s’éterniser pour l’avenir : Lamartine est l’Orgue de la poésie du siècle.