Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

certaines familiarités ; elle joignit les mains, admira comme si c’était une princesse de la procession.

On entendit des pas dans le silence de l’escalier. C’était Hans qui descendait de sa chambre. Il entra.

— Eh bien ? la trouves-tu jolie ? demanda Mme Daneele.

Hans avait regardé, parut troublé, gêné. Il répondit oui, par politesse et machinalement. Puis il se recula dans un angle plus obscur de la chambre. Il ne parla pas. Mme Cadzand avait recommencé ses louanges. Elle rattacha la branche de lilas, mal fixée, et dont les petits pétales blancs semblaient des flocons s’envolant hors de la neige immobile du tulle.

Wilhelmine tourna les yeux du côté de Hans, triste de son silence. Elle se sentait moins heureuse, moins blanche, comme si Hans, en entrant, avait mis une grande ombre sur sa robe si claire, avait éteint une des lampes en entrant.

Mme Daneele s’informa de l’heure.

— Comment ! dix heures déjà ! Partons vite.