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soir du bal arriva et que Wilhelmine se vit enfin parée ainsi. Elle était fluide comme un berceau voilé de courtines, fraîche comme une azalée blanche. La grande psyché Empire de sa chambre, quand elle s’y regarda, irradia, autant que si tout le clair de lune y était entré.

Mme Cadzand avait demandé à Wilhelmine de passer un moment par chez elle. Elle voulait la voir dans sa première toilette de bal, et que Hans aussi la vît, puisqu’il n’avait point voulu se rendre à la fête, toujours casanier et pas mondain.

Une voiture s’arrêta dans la rue de l’Âne-Aveugle : un instant après, Wilhelmine et sa mère pénétraient dans la salle à manger de la vieille demeure, où Mme Cadzand se tenait d’habitude. Celle-ci se récria, admira…

— Wilhelmine ! mais tu es ravissante !… Comme tu as bien fait de choisir du blanc. Et quelle jolie coiffure ! Qui t’a coiffée ?

Mme Cadzand voulait tout savoir,